- brouée
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⇒BROUÉE, subst. fém.Vx. Brouillard, pluie très fine. La pluie fine fut convertie en ce qu'on nomme à Tours une brouée (BALZAC, Le Lys dans la vallée, 1836, p. 263); la brouée se leva (CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 4, 1848, p. 465).Rem. On rencontre dans la docum. le subst. fém. broue, brume matinale, brouillard. Cette broue qui flotte à ras de terre (LACRETELLE, Les Hauts ponts, 1935, p. 8). Au fig. Avoir de la broue en dedans (LACRETELLE, Les Hauts ponts, 1935, p. 147).PRONONC. ET ORTH. :[
], [
]. La majorité des dict. enregistre brouée (brouillard). ROB. admet broue ou brouée. GUÉRIN 1892 donne uniquement broue (écume) « mot du patois normand ».
ÉTYMOL. ET HIST. — 1316 bröee (CHAILLOU DE PESSTAIN dans Roman de Fauvel, éd. A. Långfors, A 1617); 1466-67 brouee (Métamorphoses d'Ovide, Vat. Chr. 1686, f° 3 r° dans GDF. Compl.); 1538 fig. (R. ESTIENNE, Thesaurus, ibid.).Dér. (suff. -ée) de l'a. fr. breu (brouet) qui du sens de « bouillon » a développé celui de « écume, mousse » attesté p. ex. par le norm. bro(u)e (MOISY) d'où celui de « brouillard, pluie fine », cf. FEW t. 15, 1, p. 298.STAT. — Fréq. abs. littér. :3.BBG. — SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 186. — SAIN. Sources t. 2 1972 [1925], p. 119. — VAILLANT (R.). Le Parler de Garancières (Seine-et-Oise). B. folkl. d'Île-de-France. 1953, t. 15, n° 1, p. 465.ÉTYM. 1316, bröee; var. ou dér. de l'anc. franç. breu (→ Brouet) « bouillon », puis « écume, mousse ».❖0 La brouée se leva.Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. IV, 8.❖DÉR. V. 1. Brouillard.
Encyclopédie Universelle. 2012.